1. Prendre Conscience de son aliénation

La première étape sur le chemin du “devenir soi” est la prise de conscience de son aliénation. En effet, comme tout être humain, on n’a choisi ni la date, ni le lieu de sa naissance, ni son milieu d’origine. C’est pourquoi, de celui-ci on n’a ni à en être fier, ni à le maudire. C’est une donnée, une contrainte, une limite à la liberté.

Ensuite, on continue en osant enfin se poser quelques questions difficiles sans se mentir à soi-même. Suis-je aliéné à la nourriture? À la boisson? À une drogue? ou à des idéologies? À des pouvoirs économiques, politiques ou religieux? Puis-je m’en dégager quand je le veux ou suis-je totalement dépendant?

Ou encore, qu’ai-je fait de ma vie jusqu’à aujourd’hui? Ai-je choisi librement mes critères de réussite? Le lieu de ma résidence? Mes études? Mon partenaire sentimental actuel? Mon métier? Mes enfants?

Ensuite, ai-je vraiment cherché à découvrir et mettre en valeur mes dons? De quels chagrins suis-je fait? De quel bonheur suis-je construit? Suis-je véritablement limité par mes moyens matériels? Par ma paresse? Suis-je la victime des tragédies que j’ai pu traverser ou que j’ai provoqué?

Et pour finir, suis-je contraint par l’importance que j’attache au bonheur des autres? Suis-je condamné à la médiocrité? À une vie semblable à celle des autres? Suis-je résigné? Suis-je content de l’être?

aliénationPresque tous les humains font tout pour ne pas répondre à ces questions. D’autre part, la plupart des sociétés font tout pour aider, voir exhorter chacun à ne pas se les poser. C’est pourquoi, pour y répondre, encore faut-il oser affronter son histoire, celle de ses ancêtres, la culture que l’on a héritée. Et voire, si possible, ses secrets de famille.

En effet, cette première étape doit permettre de prendre conscience de son aliénation au temps qui a fait en un lieu et à un moment donné. Mais aussi de sa dépendance à des idées, des concepts, des valeurs, des croyances héritées. Pour ensuite, analyser et assumer enfin ses marges de liberté, ses forces et ses faiblesses.

Cette conscience de ses limites ne conduit pas nécessairement à renoncer à ses convictions ou à l’héritage de ses ancêtres. Néanmoins, elle ne conduit pas non plus, par elle-même, à vouloir changer sa vie. En effet, si on réussit à affronter ses vérités, aussi difficiles soient-elles, cette première étape permet de prendre conscience du rôle que chacun joue dans l’aliénation des autres. Ensuite, elle permet aussi de construire lucidement une conscience de soi. Ce qui donne envie d’aller plus loin, d’avancer sur le chemin de la confiance en soi.

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