Le conte du petit bébé koala qui trouvait que sa maman n’était pas assez maman

Le conte du petit bébé koala qui trouvait que sa maman n’était pas assez mamanTout au début de la vie, un enfant a surtout besoin d’une maman à part entière. Une maman donnante, bienveillante et comblante. Un peu plus tard, apparaîtra la mère plus frustrante, privative et contraignante. Maman et mère sont présentes dans toutes les tempêtes.

Il était une fois un petit bébé koala qui avait une maman et un papa.

Ce qui peut paraître normal ou banal, mais qui devient de plus en plus rare aujourd’hui. Quand on sait que les parents koalas se séparent de plus en plus souvent. Par exemple, suite à des incompatibilités d’humeur, de sentiments. Ou à partir de malentendus qui génèrent des conflits et entretiennent tensions et malaises.

Ce petit bébé trouvait que sa maman n’était pas assez maman avec lui.

Sa maman, par contre, pensait qu’elle était une bonne et même excellente maman. Elle faisait tout pour son enfant. Elle essayait de répondre à tous ses besoins et, même, chaque fois qu’elle le pouvait, à tous ses désirs. Ce qui n’est pas toujours positif mais de cela nous reparlerons dans un autre conte ! En effet, combler tous les désirs d’un enfant est une erreur. Car une maman ne doit pas laisser croire qu’elle peut tout pour son enfant. Une mère peut beaucoup mais pas tout.

Vous allez me demander: «Mais que peut-elle faire de plus pour son enfant, cette maman qui en fait déjà beaucoup ? »

Je vais tenter d’être plus précis, même si c’est délicat.

Sa maman avait elle-même une mère. Et, chaque fois qu’elle était devant sa mère, elle redevenait alors, spontanément, une petite fille à la fois soumise et révoltée.

Ce qui fait que son bébé n’avait plus de maman chaque fois que sa grand-mère était dans la maison ou au téléphone. Et elle était souvent en visite et encore plus souvent au téléphone, plusieurs fois par jour. Cette mère, la mère de la maman donc, aurait bien voulu s’occuper du bébé de sa fille. Comme ça elle l’aurait élevé comme elle le désirait, comme le garçon qu’elle n’avait pas eu. Et le bébé koala, lui, sentait tout cela dans son corps. Il avait peur que sa maman ne se soumette à l’attente de la grand-mère. Il redoutait d’être confié à celle-ci. Alors il tombait souvent malade, pour capter un peu plus de l’attention de sa maman.

Tout cela vous paraît peut-être compliqué ou trop tiré par les cheveux, je veux dire trop tiré par les poils de koala ! C’est vrai que dans les familles de koalas les relations mères-filles sont complexes, chargées d’amour et d’ambivalence, porteuses d’attentes et de déceptions mutuelles, en miroir !

Mais ce qu’il faut savoir aussi, c’est que les bébés savent, plus souvent qu’on ne le croit, ce qu’ils veulent, et surtout ils perçoivent avec beaucoup de sensibilité ce qui n’est pas bon pour eux. Ils sont souvent prêts à introduire des maladies dans leur corps pour résister à ce qui est polluant pour eux. Ils peuvent avoir des comportements dérangeants, violents ou inquiétants quand ils ne se sentent pas entendus dans leurs besoins essentiels. Et avoir une maman à part entière dans les premiers temps de la vie n’est pas un désir mais un vrai besoin vital !

Le comportement de ce petit koala me paraît tout à fait cohérent.

J’ai fait ce petit conte pour lui. Pour sa maman aussi qui devra se demander, ayant été attendue comme garçon, si elle n’avait pas fait cet enfant pour sa mère. Mais, tout conte fait, je crois que j’ai écrit cette histoire pour inviter cette maman à oser grandir et trouver la bonne distance avec sa propre mère. En répondant moins au téléphone, en recevant moins souvent sa mère chez elle, bref en acceptant d’être une adulte qui ne laisse plus gérer sa vie par les désirs des autres !

Jacques Salomé

 

Up