La solitude est, avec la brièveté de la vie, une des dimensions de la condition humaine les plus pénibles à admettre. En effet, l’homme ne peut que difficilement s’y résoudre. L’essentiel de l’aliénation dont chacun est victime trouve d’ailleurs sa source dans les mille et une ruses religieuses, politiques, économiques, familiales, sentimentales. Parce qu’elle vise à nous faire croire que nous ne sommes pas seuls. En nous assignant des tâches, en suscitant en nous des désirs, en nous fournissant des occasions de nous distraire avec d’autres. Mais aussi en nous immergeant dans des foules parmi lesquelles nous nous croyons entouré et protégé, en nous enivrant de mille et une façon, en nous faisant dialoguer avec un Dieu.
Et pourtant, même si nous sommes croyant, même si nous sommes entourés, aimés, soutenus par des amours, des parents, des amis, aussi sincères soient-ils. Nous sommes seuls. Même si ceux qui nous aiment nous apportent tendresse, soutien, consolation, etc. Personne ne peut nous soustraire à la solitude inhérente à la condition humaine.
Assumons-le
Personne d’autre que nous ne peut exprimer notre raison d’être. En effet, personne d’autre que nous n’est habilité à définir nos aspirations. Ou encore à choisir notre projet de vie. Parce que personne ne peut mieux que nous choisir ce que nous voulons être dans dix minutes, dans deux jours ou dans dix ans.