Cet article est extrait du livre ” Pourquoi ça casse alors que ça pourrait marcher “ d’Alon Gratch. Il s’adresse à tous ceux dont le comportement sentimental est prisonnier de schémas récurrents d’échecs dans ses relations amoureuses.
Que vous envisagez de mettre fin à une relation ou que vous ayez déjà franchi le pas et ne souhaitez pas reproduire les mêmes erreurs à l’avenir. Etes-vous du genre à ne jamais trouver l’âme sœur ? Ou encore, vous vous trouvez à nouveau embarqué dans une relation qui ne vous convient pas? Vous vous demandez si vous devriez envisager de vous marier? Ou si vous êtes coincé dans un mariage sans amour? Ou simplement, que vous soyez fasciné par les mystères de l’amour et souhaitez connaître et comprendre le chemin parcouru. Cet article est pour vous.
Le premier type de relations amoureuses dysfonctionnelles est “l’amour narcissique”. Pour aimer les autres il est indispensable de s’aimer soi-même. Ainsi, tout amour commence par l’amour de soi. Si pour tomber amoureux il est nécessaire d’idéaliser son partenaire afin de ne pas trop s’arrêter à ces limites. Dans l’amour narcissique le fossé entre l’idéalisation et la réalité de l’autre est si profond qu’il finit par être fatal à la relation.
Dans ce modèle amoureux, le couple semble nourrir l’idée que son histoire est l’expression la plus ultime et la plus extraordinaire de l’amour. Comme si chacun des deux partenaires proclamait en permanence qu’il est le plus grand amour de l’autre et adoptait le comportement correspondant. Le moindre de nos actes, la moindre de nos possessions et avant tout notre partenaire, se voient conférer une exclusivité esthétique, intellectuelle et affective, telle que l’entourage aura le sentiment de ne jamais être à la hauteur.
Dans les relations amoureuses à long terme, ce type d’adoration se révèle souvent être une posture superficielle. Il s’agit plus de séduction que d’amour. On aime l’autre parce qu’on l’admire et qu’il nous valorise (par exemple parce qu’il est beau). Cette relation fonctionne de manière à ce que l’un des partenaires est idolâtré et l’autre l’idolâtre.
Il faut pouvoir distinguer l’idéalisation saine et nécessaire qui est caractéristique à cette période du début de l’idéalisation décrite ci-dessus. En guise d’aperçu, disons que la première permet d’avoir une meilleur opinion de soi. Alors que la seconde constitue une tentative extrême, bien qu’inconsciente, de réguler son estime de soi.
Le second schéma des relations amoureuses qui ne fonctionnent pas, est la séparation géographique. C’est une donnée à priori de la relation dans laquelle nous nous engageons.
L’autre habite loin, on ne le voit que de manière intermittente ou on ne communique que par l’intermédiaire d’Internet ou par téléphone. Il y a ainsi une incapacité physique à être ensemble de façon régulière. Allégé des réalités de la vie quotidienne, cet amour, dans sa forme la plus extrême, génère des fantasmes de perfection à propos de l’autre et de la relation.
Mais dès que nous essayons d’amener cette relation “virtuelle” dans le monde physique, la constitution fantasmatique s’effondre. Nous laissant avec nos attentes et des doutes déstabilisant à l’égard de notre capacité d’aimer.
Pour cette troisième forme d’amour: plus l’autre est hors d’atteinte, plus il nous manque. Lorsque l’objet de notre amour ne répond pas à nos sentiments, nous nous persuadons que nous serions heureux et comblé si seulement nous serions aimés en retour. Mais en vérité, nous nous désintéressons souvent de la relation lorsque le sentiment devient réciproque. De plus, en pourchassant une cible inaccessible nous nous coupons de nous-mêmes. Et de ceux qui, de leur côté, nous poursuive. Les deux attitudes forment ainsi les revers d’une même médaille.
Cet amour introduit une troisième personne, réelle ou imaginaire, au milieu de la relation. On aime sa femme en tant qu’épouse-mère et on aime sa maîtresse en tant que partenaire sexuelle. On sort avec un homme tout en nourrissant une passion secrète pour son frère. Ou encore, on aime son mari mais on préfère consacrer tous ses weekends à sa mère.
Notons que ce tiers peut aussi être une chose ou une activité. Je suis engagé dans une relation mais tous les weekends, je vais skier ou boire des verres avec mes potes. J’aime mon amie pourtant je préfère passer mon temps libre à surfer sur le net.
Dans la plupart de ces cas, quand il s’agit de faire des choix. La troisième personne finit par être sacrifiée, mais non sans avoir auparavant endommagé la relation primaire.
Dans ce type de relation, ce sont le risque et même le danger formés par les écueils placés au travers de la relation qui nous attirent. Nous sommes dans ce cas de figure quand un professeur d’université et son étudiante tombent follement amoureux l’un de l’autre. Quand une femme divorcée s’amourache d’un copain de fac de son fils. Ou encore, quand une femme mariée s’éprend de son professeur de tennis.
Nous nous persuadons que si nous réussissons à écarter les obstacles nous empêchant de vivre notre relation au grand jour. Nous pourrions concrétiser pour toujours notre amour. Or il apparaît le plus souvent que c’est justement cet élément défendu qui alimente la passion. Aussi, quand il disparaît, l’amour s’éteint de lui-même car l’un des amants finit par s’ennuyer ou par s’intéresser à d’autres passions interdites
Ce schéma ce définit non pas comme l’amour comme une composante sexuelle, mais comme le sexe sans amour. Ces relations amoureuses sont presque uniquement fondées sur le désir physique.
Ce peut être le cas de façon inconsciente quand les deux partenaires se lancent dans une exploration charnelle sans autre forme d’engagement. Ou de façon inconsciente, quand l’un ou l’autre, se raconte qu’il est amoureux alors qu’il ne cherche qu’à assouvir une envie sexuelle. Un grand classique chez les hommes. Ces relations amoureuses se fanent dès lors que l’un des deux partenaires “se souvient” qu’il n’est pas qu’un corps. Et que son âme est une réalité aussi forte, aux besoins aussi puissants que ses organes sensuels et sexuels.
Ici nous aimons inconsciemment que notre partenaire change de “sexe affectif”, quitte à subir une opération. “les hommes sont des salauds” ou ” les femmes sont trop sensibles”. Disons-nous en essayant de transformer l’autre dans l’espoir qu’il se comporte d’avantage comme une femme ou elle comme un homme.
C’est le chemin le plus sûr pour la catastrophe. Dans certains cas, nous allons jusqu’à choisir une personne dont le caractère s’approche de celui de notre propre sexe. En ces temps de post féminisme, nous sommes nombreuses à nous trouver dans une relation où la femme est le membre le plus entreprenant et le plus agressif du couple. Tandis que l’homme se montre sensible et émotif. La polarisation réelle des rôles constitue un danger pour une relation. Parce que tôt ou tard l’homme finira par reprocher à sa femme d’être un petit chef et elle par mépriser son mari de n’être qu’un paillasson.