A l’époque Antique, les sages hindou méditaient eux-aussi sur la nature profonde de l’Être humain. Qu’est-ce que le corps, l’esprit, l’âme, les émotions ? Les anciens Rishis ont conclu que l’on ne pouvait pas réduire l’Homme uniquement à son corps physique. D’autres composantes comme le mental, l’émotionnel ou l’énergétique devaient être prises en compte pour définir l’Être Humain. Ils ont proposé un système de classification des koscha issu des pancha.
Pancha est un mot sanskrit qui signifie «cinq». Dans la religion hindouiste et la philosophie yogique le nombre cinq a une signification sacré dans de nombreux concepts. Par exemple, le dieu, Shiva, est représenté avec cinq visages (panchamukha), chacun faisant face à une direction différente. En Inde, il existe de nombreux systèmes qui s’appuit sur le concepts du pancha. L’un des concepts fondamentaux est celui des cinq grands éléments : akasha (éther), vayu (air), tejas (feu), jala (eau) et prithvi (terre). On peut noter que le concept du Pancha Mahabhuta ressemble étroitement à la loi des 5 éléments de la médecine chinoise.
En sanskrit, kosha signifie «gaine» ou «couverture». Les Upanishads décrivent les koshas comme un système de cinq couches commençant par le corps physique et se déplaçant vers le cœur. Se déplacer dans les koshas a été comparé à l’acte d’éplucher un oignon ou d’ouvrir des poupées gigognes russes. On peut remarquer que le concept des chakras est une énergie qui va émaner à l’extérieur du corps physique en 7 couches Aurique. Alors que les 5 couches Koshas se déplacent progressivement vers l’intérieur de soi. Le yoga est un outil qui permet d’aller plus profondément en soi-même afin de se rapprocher de sa vraie nature. En effet, la découverte de chaque couche rapproche l’individu de l’unité avec lui-même et de son Vrai Soi.
Comme décrit dans les Upanishads, les cinq koshas sont classés comme suit: 1. Annamaya kosha (corps physique) : Cette kosha la plus externe nourrit le corps physique et soutient les autres koshas. 2. Pranamaya kosha (énergie vitale) : Ce kosha régule le flux de prana (énergie vitale) à travers le corps via les nadis (canaux d’énergie) et les chakras (points d’énergie intenses). 3. Manomaya kosha (mental) : Manomaya est la kosha qui contient et contrôle les pensées et les émotions. 4. Vijnanamaya kosha (intuition) : Cette kosha est connectée à un niveau plus profond d’intuition et de sagesse intérieure. 5. Anandamaya kosha (bonheur) : La couche la plus profonde, cette kosha contient l’extase, l’amour et la joie. Certaines traditions appellent cette couche le vrai Soi, tandis que d’autres croient que cette kosha ouvre la porte au vrai Soi.Cette kosha la plus externe nourrit le corps physique et soutient les autres koshas. Elle représente le corps physique : sang, chair, os, graisse, manger et boire. On pense que le physique d’un individu ainsi que ses traits de personnalité découlent de la santé de l’annamaya kosha. C’est le corps de nourriture car il en est fait et il en est dépendant. Il est constitué des 5 éléments dans leurs dimensions grossières qui vont participer à la construction du corps physique :
La terre : c’est l’état dense dans la matière. L’eau : ce sont les fluides dans le corps. Le feu : ce qui va transformer physiquement, notamment dans la digestion. L’air : c’est le mouvement dans le corps, l’espace se trouve dans les organes où il y a des vides (poumons, intestins, vessie, utérus).2. L’exercice : Il permet une meilleure oxygénation des tissus et des muscles et en même temps de distribuer l’énergie vitale abondament dans tout l’organisme. C’est pourquoi, il est bénéfique de pratiquer régulièrement des asanas pour augmenter notre masse musculaire et améliorer notre flexibilité articulaire.
3. Les routines de nettoyage et le repos : Avoir un bon sommeil permet au corps de se régénérer et d’assimiler tout les apprentissages de la journée. Il est également nécessaire de prendre soin de son corps et d’avoir une bonne hygiène.
Pranamaya kosha est la deuxième des cinq couches. Ce kosha est ce qui unit le corps et l’esprit à travers le Prana. Selon la cosmogonie Indienne, prana émane de la création, c’est la respiration du cosmos qui soutient l’univers tout entier. Ce concept a été reconnu dans de nombreuses cultures, les chinois l’appellent le chi, et les japonais le qi. Cette enveloppe est donc faite de l’énergie vitale (prana) avec laquelle elle nourrit chaque cellule du corps physique à travers notre respiration.
Le prana est principalement concentré au niveau de la colonne vertébrale où se trouve les principaux chakras. C’est au niveau du pranamaya kosha que l’on retrouve les vayus, les nadis et les chakras qui vibrent à une fréquence basse très proche de la matière physique. Même si c’est encore grossier c’est le lieux de transformation de l’énergie pranique contenue dans le souffle que chaque chakra va fournir aux organes de son étage.
Cette énergie vitale est chargée de maintenir les processus naturels organiques en harmonie avec le corps physique. Lorsque le prana n’est pas correctement distribué dans le corps, il y a l’apparition de maladies, du fait de la perte d’ordre et d’éfficacité du métabolisme qui altèrent les tissus et les organes. Les maladies avant d’être dans le corps physique ont leurs empreintes dans le corps énergétique.
Le travail par excellence pour ce corps énergétique sont des exercices de respirations appellé prayanama. Il est recommandé d’avoir une certaine discipline en adoptant une pratique régulière de 10 à 15 minutes par jours. En effet, il est plus important d’être assidu que de le faire longtemps ces exercices en une seule fois.
Le yoga vise à éveiller l’énergie subtile en nous qui est souvent faible dans les nadis et chakras. Il s’agit de débloquer toutes les énergies, qu’elles soient physiques ou psychiques. Ceci ne se fait pas en un jour. Cela nécessite du temps, de la pratique, de l’expérience, de l’assimilation pour atteindre une meilleure connaissance de soi. Plus nous nous rapprochons de notre nature profonde, plus cela éveille l’énergie pranique en nous et élève notre niveau de conscience.
Manomaya kosha est la troisième des cinq couches, elle représente notre mental et nos 5 sens. La fonction du mental est de recevoir les informations de l’extérieur via les 5 sens, pour les transmettre au cerveau afin de les traiter et de les analyser. Dans le but de prendre une decision, comme donner l’ordre d’agir à travers les organes d’action. Autrement dit, il s’agit ici du système de l’intellect, des pensées et des idées qui constituent notre mental.
Parce que nos pensées sont puissantes, elles peuvent dominer les enveloppes extérieures de l’annamaya kosha et du pranamaya kosha. On dit que cela est particulièrement vrai pour les yogis occidentaux qui ont tendance à être beaucoup dans l’intellectualisation. A cause de ces agitations mental, cette enveloppe est la plus instable de toutes. Elle troublent les koshas inférieurs (1 et 2) et peut aussi bloquer les koshas supérieurs (4 et 5). Par exemple, lorsque vous êtes en colère, votre corps rougit, l’énergie tourne à toute vitesse et nous perdez complètement le sens de l’intuition et d’autant plus les sentiments de paix ou de joie. C’est pourquoi, les pensées sont considérées comme ayant le pouvoir à la fois de construire et de détruire.
Les yogis affirmaient que pour une bonne circulation du prana, nous devons arrêter les charges mentales trop intense, les ruminations et discours internes négatifs. Ces fantaisies mentales nous éloignent de la réalité car il s’agit souvent de croyances limitantes ou de notre imagination. De plus, elles génères des émotions négatives qui induisent des sensations désagréables et de la confusion mentale ce qui nous fait dépenser inutilement du prana. Pour garder un esprit calme, les yogi conseillent de pratiquer la méditation. Ainsi que de garder une attitude de pleine conscience tout au long de la journée en évitant les excès d’imagination et de divagations.
C’est la quatrième koscha et troisième enveloppe du corps subtile.La notion la plus proche pour expliquer cette enveloppe serait « la voix intérieure », la connaissance, le guide. Il ne s’agit pas d’un mental subjectif, mais de l’intuition. La vocation du corps c’est la prise de décision. « Vijnana » signifie la connaissance discriminante. Cette enveloppe est liée au système nerveux et au vata dosha.
De notre monde intérieur surgissent les pensées, mais les choses qui surgissent d’un niveau plus profond et plus subtil sont des certitudes intérieures qui proviennent de notre corps de sagesse, composé de l’intuition et de la connaissance responsable du discernement. Quand le mental s’apaisent, notre voix intérieure peut s’exprimer pour nous guider. L’intuition s’exprime simplement par la conscience, la partie de nous-même qui observe objectivement. Ceci est possible quand nous cessons de nous identifier à nos pensées, nos émotions et que nous devenons témoin de notre vie et de notre esprit.
Tout simplement avoir la foi. Facile à dire mais croire en soi (en son intuition) malgrès les doutes et les peurs de notre mental n’ai pas à la porter de tout le monde. Cela demande de la foi, du lâcher prise, de la confiance en soi. Et puis, il y les pressions extérieurs professionnelles, familliales, matérielles qui se rajoutent à cela. Et pourtant la clef est de croire en son intuiton et d’agir en fonction d’elle envers et contre tous si nécessaire.
Anandamaya kosha est le nom donné dans la philosophie yogique à la cinquième des cinq couches, ou gaines, du corps. C’est la plus spirituelle ou la plus subtile des cinq couches du corps car c’est la couche la plus intérieure. En effet, elle est considérée comme la partie d’un être responsable de l’amour inconditionnel, de l’unité et de l’unité complète avec tous les êtres. Également responsable de la paix, de l’amour et de la joie dans sa forme la plus pure et la plus absolue, il est dit qu’il va au-delà de toute expérience émotionnelle ou physique. Anandamaya kosha est la vraie nature du yogi, se trouvant sous toutes les illusions. C’est notre Soi personnel en lien avec le Soi universel, rempli d’extase, de bonté, de liberté, de contentement, joie. Pour pénétrer cette enveloppe, il faut être dans un état de méditation profonde.
Lorsque tu auras appris à écouter ton intuition, elle te dirigera à travers tes ressentis corporels (sensation, émotions) sur ce qui t’est agréable et ce qui est désagréable. Le bonheur n’est pas le but, il est le chemin ! Lorsque tu t’aimes et te reconnais à travers tes paroles, tes comportements ou tes habitudes, c’est que tu as trouvé l’unité avec toi même, ton Vrai Soi. En effet lorsque tu es aligné avec toi moi-même tu ressentiras des émotions positives comme de la joie, de la sérénité ou de la paix. C’est la même chose pour ton lieu d’habitation, les personnes que tu fréquentes, ton travail… La joie indique le chemin.
Les textes donnent une très belle et claire métaphore pour expliquer les relations de l’âme et du Divin : Paramatman (la Conscience Universelle) c’est l’océan alors que Jivatman (l’âme individualisée) c’est la vague dans l’océan. Jivatman est égale au Paramatman en qualité (les deux sont de l’eau salée) mais pas en quantité. Chaque Jivatman représente l’une des milliers de manifestations originales du Paramatman. Ils forment une unité et en même temps, temporairement ils sont séparés.
Ainsi les Kosha nous éclairent à propos de la complexité de la machine que nous conduisons ! On voit que le corps physique et chacun des corps subtils sont très dépendants l’un de l’autre. La purification de n’importe lequel des koshas est bénéfique à notre progrès spirituel et à l’extension de la conscience dans son ensemble. C’est un système où tout est connecté et en faisant « la réparation de la robinetterie » dans un endroit tous les « étages » en bénéficient. Et puis il faut que nous apprenions à nous comporter avec nos corps physiques et énergétiques non pas comme avec la propriété, mais comme avec un don précieux, comme avec un outil qui nous a été donné afin que nous puissions aboutir « aux meilleures réalisations » dans cette incarnation. Soyons gratifiants pour ce costume complexe et prenons en soin !